#28 - Vous avez dit fasciste ? / Soundtrack for a revolution / Points chauds : Serbie, Turquie.
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Comprendre les fascismes contemporains
Bande son des révolutions (vol.2)
Points chauds : Serbie, Turquie
Crédit : Noah Davis (Single Mother, 2007)
Noah Davis (1983-2015) est un peintre américain et fondateur du Underground Museum de Los Angeles. Mort à 32 ans seulement, il a durablement marqué l’art pictural contemporain par sa représentation unique du quotidien des afro-américains et sa pluridisciplinarité (sculptures, dessins, installations et peintures). Noah Davis affirmait “Je rêve d’un héritage artistique qui ne fait pas que transcender l’expérience noire mais qui crée des convergences et impacte toutes les cultures”. Aujourd’hui, de nombreuses expositions rendent hommage à son talent et à son ambition.
Saisir et combattre les fascismes contemporains
Le fascisme, idéologie et système politique autoritaire, a émergé en Italie dans les années 1920. Depuis le retour au pouvoir de Donald Trump, le qualificatif fasciste revient dans le débat public. Peut-on à nouveau parler de fascisme ? L’historien Paul Veyne écrivait, dans Comment on écrit l’histoire, que la condition pour penser tous les phénomènes était de pouvoir les comparer.
C’est à cette entreprise qu’une émission de la radio RCF s’est consacrée, en revenant d’abord sur les origines des fascismes.
“Le mouvement fasciste est né en 1919 avant d’arriver au pouvoir en 1922, c’est un régime politique précis fondé sur un autoritarisme, une idéologie basée sur la violence", explique Sara Minnelli, auteure d’une thèse intitulée Politiques du mythe, au 20ᵉ siècle, entre fascisme et critique.
Le mouvement des faisceaux de combat, dirigé par Benito Mussolini, en 1919 s’appuie sur la rancœur d’une victoire mutilée lors de la Grande Guerre et sur la montée du nationalisme incarné par l'écrivain Gabriele d'Annunzio qui, avec sa marche symbolique sur Fiume, contribua à créer un imaginaire et des rituels ensuite repris par le fascisme. Un de ces discours résonne terriblement avec des propos tenus de nos jours par certains autocrates :
“Libérons-nous de l'Occident qui ne nous aime pas et ne veut pas de nous. Tournons le dos à l’Occident qui devient chaque jour plus stérilisé, infecté et déshonoré par des injustices tenaces et une servitude tenace. Séparons-nous de l'Occident dégénéré qui, oubliant qu'il contenait dans son nom ‘la splendeur de l'esprit inaltérable’, est devenu une immense banque au service de l' impitoyable ploutocratie transatlantique”.
Purger le corps social infecté et dégénéré, venger les injustices, mythifier le passé et désigner un groupe étranger comme cible ; tous les ingrédients du discours fasciste sont présents. En Italie, dirigée par une Première ministre dont la filiation avec le fascisme est évidente, une nouvelle série sur Benito Mussolini attise les polémiques.
“M. Il figlio del secolo”, série adaptée du roman d’Antonio Scurati, retrace l’accession au pouvoir du dictateur. La série suit les débuts de Mussolini depuis la fondation des Fasci Italiani en 1919 jusqu’à l’assassinat du politicien socialiste Giacomo Matteotti en 1924.
Pour bien saisir les réminiscences du fascisme, il est important d'analyser le vocabulaire des politiques. Dans une série d’émission historiques intitulée “Séduire les foules, une histoire de rhétorique” sur France Culture, la dernière se concentre sur “Mussolini, Hitler, rhétorique fasciste et discours fâcheux”. Les nazis cherchent à gommer la langue commune allemande pour la remplacer par une phraséologie forgée de toute pièce. C’est la Lingua Tertii Imperii, dite LTI, analysée par le philologue allemand Victor Klemperer.
L’essayiste Frédéric Joly insiste sur l'appauvrissement de la langue allemande : «La phraséologie nazie a trois dimensions fondamentales : la biologisation, [inséparable de l'obsession antisémite], la technicisation et la mythification. Elle fabrique le mythe du pouvoir exorbitant des Juifs, celui de l'ouvrier ou du travailleur soldat, celui de la pureté de la race, pour des discours qui se limitent à un nombre restreint de vocables.»
Tout cela fait écho à la pauvreté de la langue de Donald Trump et à la construction d’une novlangue qui explose le langage diplomatique , proscris des termes dans l’administration, modifie les toponymes.
Coulée Brune d’Olivier Mannoni (auteur de Traduire Hitler) est un texte essentiel pour disséquer la pestilence langagière qui nous inonde. Il raconte à propos de Mein Kampf : « j’ai aussi retrouvé dans ce texte les racines de maux qui commençaient déjà à bouleverser notre vie politique : l’usage de l’incohérence en guise de rhétorique, de la simplification extrême en guise de raisonnement, des accumulations de mensonges en guise de démonstration, d’un vocabulaire réduit, déformé, manipulé, en guise de langue. »
Dans un article intitulé “Blacklisté – sur le rapport fasciste de Trump au langage”, Olivier Ertzscheid, chercheur en sciences de l'information et de la communication, montre à quel point le langage de Trump est aligné avec ses volontés politiques. Il met œuvre à un “grand remplacement documentaire et linguistique” en purgeant des sites web et des bases de données dans des autodafés numériques.
Comme Anne-Cécile Mailfert le rappelait dans sa chronique sur France Inter : “[L’administration de Trump] ne se contente pas de sabrer dans les budgets de la recherche ou de nier les faits scientifiques. Elle tente de supprimer les données qui la dérangent. Les indices de vulnérabilité sociale du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies ? Supprimés. Les pages du ministère des Transports sur l’égalité, le genre et le climat ? Évaporées. Les études sur la santé publique qui mettent en lumière les inégalités croisées ? Effacées. Imaginez un immense autodafé numérique, où ce ne sont plus des livres qu’on brûle, mais des sites web, des pages Internet, des index, des bases de données.”
Sur France Inter, le journaliste Thomas Legrand a consacré au sujet une série aux fascismes : le fascisme italien, le nazisme et le franquisme. Mais ce mouvement politique a inspiré d’autres régimes.
Au Portugal, l’Estado Novo (1933-1974) fut un régime autoritaire qui s’inspirait surtout du fascisme italien (corporatismes, contrôle social et répression) “mais avec des spécificités substantielles, comme la forte inspiration de la doctrine sociale de l’Église catholique et l’absence de politique expansionniste, puisque le Portugal possédait déjà un grand empire colonial”.
Au Brésil, la figure de Getúlio Vargas fait l’objet de contestation : « père des pauvres » ou « dictateur fasciste » ? Il y a 70 ans, le Brésil s’arrête. Getúlio Vargas, président de 1930 à 1945 puis de 1951 à 1954, choisit de « quitter la vie pour entrer dans l’Histoire ». Se suicidant d’une balle dans le cœur, il demeure le chef d’État le plus influent et controversé de son pays. Ce notable devenu insurgé, issu des milieux oligarchiques, impulsa un ambitieux programme de réformes sociales. Anti-communiste forcené, il contribua néanmoins à l’intégration des masses dans la vie politique. Tout en les maintenant sous sa tutelle. La Constitution de 1937, inspirée par la constitution fasciste de Pologne, concentrait les pouvoirs entre les mains de Vargas, supprimait le Congrès et subordonnait le pouvoir judiciaire à l’exécutif.
Au Brésil toujours, en octobre 2024, un influenceur masculiniste d’extrême droite, Pablo Marçal, s’est hissé de manière inattendue à la troisième place de l’élection municipale de la plus grande ville du Brésil, São Paulo. Anderson Pinho, politiste et coprésident de l’Association de coopération pour le logement des étudiant·es de France (ACLEF), propose un terme pour qualifier ce nouvel avatar politique : le « pop-fascisme ». Un concept utilisé aussi dans livre récent pour analyser la propagation de l'extrême-droite au sein de la culture populaire française en ligne. Pour en revenir à Marçal, il est d’abord « coach en leadership » à succès sur les réseaux sociaux (plus de 1,5 million de followers) et se fait connaître autant par le succès de ses conférences et vidéos que pour ses problèmes judiciaires. Condamné en 2011 pour une fraude bancaire basée sur l’hameçonnage, puis en 2022 pour mise en danger la vie des participants lors d’une randonnée en montagne, ses déboires judiciaires renforcent une posture et un discours d’homme « anti-système ». A l’image de Trump, Musk ou Milei, il combine discours masculiniste, un individualisme radical matiné de darwinisme social. Alors que Jair Bolsonaro est inéligible jusqu'en 2030, et ne pourra pas se présenter à l’élection présidentielle de 2026, Marçal se positionne en alternative du camp fasciste.
On voit bien ici le rôle désastreux que les réseaux sociaux et les algorithmes nourris par l’outrance et la polémique. C’est ce qu’ O. Manonni rappelle à propos de Twitter/X (et ces messages limités en taille) : « Une discussion n’est pas structurée comme un match de boxe. Quand on utilise des mots pour frapper, on n’est plus en débat, mais en combat. Ce n’est bon ni pour notre capacité à communiquer, ni pour notre savoir, ni pour notre vie démocratique. »
“Ce n’est pas un nouveau langage, mais une réédition du langage ancien”, remarque Olivier Mannoni. Après cette évolution de langage, “il y a eu des gestes comme celui d’Elon Musk”, décrit le traducteur. Des termes qui précèdent les actes “d’abord, la barrière des mots saute, puis celle des actes et ensuite, c'est la barrière humaine”, se désole Olivier Mannoni.
Et si nous revenons à la barrière humaine et à la société française, Frédéric Lordon pose un constat froid qui, malgré l’aplomb et la suffisance quelque peu agaçantes de l’auteur, mérite qu’on s’y attarde : “Il devrait commencer à être assez clair, quand des milices défilent dans Paris au cri de « Paris est nazi », et poignardent des militants de gauche, que ce vers quoi nous nous dirigeons mérite d’être appelé « fascisme ».
Dans l’Etrange défaite, Marc Bloch nous le rappelle, la défaite n’est pas une affaire matérielle, elle est avant tout « une faillite intellectuelle et administrative ».
Soundtrack for a revolution (vol.2)
En décembre 2023, nous avions déjà fait la bande son des révolutions.
Voici le volume 2 !
En Argentine, le monde de la musique entre en résistance contre Javier Milei. La pop star Lali déclare la guerre au président dans son clip «Fanático».
En Syrie, deux artistes emblématiques, Omar Souleyman et Naïssam Jalal ont porté les aspirations du peuple syrien à travers leurs créations musicales. Le premier est un DJ populaire, faisant le lien entre musique traditionnelle et électronique. En 2019, il a ouvert une boulangerie en Turquie pour nourrir gratuitement les réfugiés syriens.
Naïssam Jalal est une immense flûtiste jazz qui explore les thèmes de l’exil, de la résistance et de la quête de liberté. Son titre "Almot Wala Almazala" (La mort plutôt que l'humiliation) est un hommage aux martyrs de la révolution syrienne
En Géorgie, chaque soir, des milliers de manifestant·es se sont rassemblés en octobre et novembre 2024 à Tbilissi contre le gouvernement élu avec des forts soupçons de fraude. Au coeur de ces manifestations, les artistes du pays. Ce documentaire revient sur l’engagement de la pianiste Salomé Jordania.
Le grand violoniste allemand, Christian Tetzlaff a décidé de ne plus jouer aux États-Unis, inquiet des actes et propos de Trump, notamment son alignement avec la Russie.
Le rappeur Macklemore vient de publier un nouveau titre très incisif contre le régime autoritaire de Trump et Musk : "They got me fucked up /And Elon we know exactly what that was bruh”. Les recettes de la nouvelle chanson de Macklemore seront reversées à l’Agence des Nations unies qui vient en aide aux réfugiés palestiniens (UNRWA).
Enfin, je vous invite à regarder le remarquable documentaire Soundtrack for a coup d’Etat de Johan Grimonprez (disponible ici sur Arte) dont voici le synopsis et la bande-annonce : “En 1961, les musiciens Abbey Lincoln et Max Roach font irruption au Conseil de sécurité de l'ONU pour dénoncer l'assassinat de Patrice Lumumba. En pleine décolonisation, l’ONU joue les arbitres entre anciennes puissances coloniales et nouveaux États africains. Khrouchtchev est furieux des ingérences belges et américaines au Congo. Pendant ce temps, Louis Armstrong, "Ambassadeur du Jazz", est envoyé par les États-Unis pour détourner l’attention d’un coup d’État soutenu par la CIA. Jazz, politique et décolonisation s’entremêlent dans cet épisode méconnu de la guerre froide.”
POINTS CHAUDS
Crédit : Noah Davis, Black Wall Street, 2008.
SERBIE
Le 1er novembre 2024, la toiture d’une gare ferroviaire pourtant fraîchement rénovée s’est effondrée à Novi Sad, deuxième ville de Serbie. Quinze personnes y ont perdu la vie, écrasées par la structure métallique. La révélation par des lanceurs d’alerte et des journalistes de faits de corruption autour de ce chantier a créé un scandale et conduit des dizaines de milliers de personnes dans les rues. La reconstruction de la gare de Novi Sad faisait partie d’un projet d’infrastructure plus large visant à relier par une ligne de train à grande vitesse la capitale hongroise, Budapest, à la capitale serbe, Belgrade. Ce projet ferroviaire, qui accumule les retards, s’inscrit dans le cadre de l’initiative de connectivité globale, portée par la Chine : les nouvelles Routes de la soie. Des entreprises serbes et hongroises proches des régimes de Vučić et d’Orban ont également profité de la manne. Le terme sendvičari (mangeurs de sandwichs) est devenu une insulte et un symbole du système de clientélisme politique et de corruption qui définit le régime autoritaire du Premier ministre Aleksandar Vučić.
Le 28 janvier, le Premier ministre Milos Vucevic a annoncé sa démission mais le président Aleksandar Vučić, demeure en place. Le mutisme de l’Europe face aux plus grandes manifestations depuis la chute de Milosevic, laisse perplexe. La Russie et la Chine ont renforcé leurs relations avec le pouvoir autoritaire de Vučić :
«Nul n’est dupe : la politisation des institutions judiciaires et la mainmise du clan Vučić sur le pouvoir en Serbie ne laisse guère de place à la justice. Près de la moitié des Serbes ne font d’ailleurs pas confiance au système judiciaire. L’indignation a gagné du terrain au point que 60% des Serbes soutiennent désormais les manifestations, et la popularité du président Vučić, jusqu’ici inébranlable, est en chute libre. » écrivent Srdjan Cvijic et Florent Marciacq dans une note de la Fondation Jean Jaurès
Selon Ana Otasevics, les étudiant·es veulent éviter les travers du mouvement Otpor ! (opposé à Milosevic dans les années 1990) dont une grande partie des leaders ont fini par rejoindre des partis politiques et ont fini par décevoir. Les jeunes ont aussi une grande défiance vis-à-vis des médias accusés de dépeindre les manifestations uniquement comme « pro-occidentales » ou « antirusses ». L’énergie et la persévérance des étudiant.es. ont surpris et ému le journaliste croate Tomislav Kukec, en reportage pour le site “Dnevno.hr”. Le 4 mars, la contestation a gagné le Parlement où des député·es de l'opposition ont allumé des fumigènes. En soutien au régime de Vučić, Vladimir Poutine, a critiqué une tentative de “révolution de couleur” menée par des agents de l’étranger.
TURQUIE
La Turquie est devenue un acteur diplomatique incontournable. En armant l’Ukraine d’une main et en traitant avec la Russie de l’autre, sans appliquer les sanctions occidentales à l’égard de Moscou, Ankara joue d’un équilibrisme millimétré qui paye. En Syrie, la chute d’Assad a été une avancée notoire pour l’influence d’Ankara sur son voisin. L’appel du fondateur de la guérilla kurde PKK (Abdullah Öcalan) à déposer les armes est une franche victoire pour le régime d’Erdogan. Malgré une économie frappée par l’hyperinflation, sous l’impulsion d’Erdogan, la dépendance de l’armée turque au matériel étranger est tombée de 70 % à 30 %. L’industrie de la défense turque compte aujourd’hui 2 000 entreprises, emploie 100 000 salariés et exporte ses produits (notamment les drones Bayraktar) dans près de 170 pays.
Malgré tout, le régime reste fragile et s’attaque à toutes les têtes dissidentes. Deux affaires récentes secouent le monde économique turc. D’abord l'arrestation du patron de la Tüsiad, le Medef turc, et de son bras droit. Ils dénonçaient l'absence d'état de droit dans le pays, qui nuit aux affaires. Et la démission forcée du directeur du conglomérat Zorlu, sur une question religieuse. Orhan Turan dirigeant de la Tüsiad a appelé dans un discours à la fin de la corruption et au retour de l'État de droit, pointe que l’absence d’indépendance de la justice est l’un des maux les plus importants du pays qui mine la confiance et l’économie : "Sans l'instauration immédiate et complète de l'État de droit, ni les problèmes de l'économie, ni ceux de la société, ni ceux de la politique intérieure ou étrangère ne pourront être résolus" a-t’il dit. Mal lui en a pris.
The Economist revient sur la répression qui s’abat sur une figure importante du monde des séries télévisuelles. “Avec le succès mondial des feuilletons turcs, les épisodes qui durent jusqu'à trois heures et le rythme effréné de la production se traduisent par des horaires de travail pénibles. Les acteurs passent régulièrement jusqu'à 16 heures par jour sur le plateau. Mais dans le peu de temps libre dont ils disposent, certains d'entre eux planifient et réalisent des coups d'État armés. C'est en tout cas ce que semblent penser les procureurs qui ont ordonné l'arrestation, fin janvier, d'Ayse Barim, une importante gestionnaire de talents, accusée de tentative de renversement du gouvernement turc”.
Crédit : Noah Davis, The year of the Coxswain, 2009.
Pour finir - le chiffre et la citation
Le chiffre
Au début de notre siècle, la classification de la Banque mondiale comptait 63 pays à faible revenu. Depuis lors, 39 pays, dont l’Inde, l’Indonésie et le Bangladesh, ont rejoint les rangs des économies à revenu intermédiaire — leur revenu annuel par habitant était supérieur à 1 145 dollars par an en 2023. Pour le reste d'entre eux, auxquels sont venus s'ajouter dans les années 2010 le Soudan du Sud et la Syrie, la situation n’a tout simplement pas évolué : ces 15 dernières années, dans ces 26 pays à faible revenu, la hausse moyenne du PIB réel par habitant (corrigé de l’inflation) a été inférieure à 0,1 % par an.
La citation
Timothy Snyder est un historien américain, spécialiste de l'histoire de l'Europe centrale et de l'Est et de la Shoah. Cette citation est extraite d’un entretien au Grand Continent (février 2025).
« J’évite d’employer le mot technologie pour parler des réseaux sociaux. Une technologie, par définition, est un outil qui nous permet d’agir, qui accroît nos capacités humaines. Mais si un dispositif nous affaiblit, nous rend moins aptes, moins humains, alors ce n’est plus une technologie au sens propre, mais autre chose »